« Nous continuerons à utiliser tous les outils à notre disposition pour traquer et traduire en justice les neufs fugitifs poursuivis par le Tribunal pénal international pour le Rwanda », a prévenu, mardi matin, au Siège de l'ONU, à New York, le juge Hassan Bubacar Jallow, Procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
En cas d'arrestation, aucun des neufs fugitifs rwandais ne sera jugé par le TPIR. Les trois plus gros dossiers seront en effet traités par la branche d'Arusha du Mécanisme international chargé d'exercer les fonctions résiduelles du TPIR et du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie, qui est opérationnelle depuis le 1er juillet 2012. Les six autres affaires seront renvoyées à la justice rwandaise.


« L'arrestation de ces fugitifs est très importante non seulement pour la justice mais aussi pour la paix et la stabilité dans la région », a souligné le juge Hassan Bubacar Jallow.
Il a lancé un appel à tous les États Membres pour qu'ils coopèrent avec le Mécanisme à l'arrestation des fugitifs. « Il n'y a pas de limite de temps. Le Mécanisme continuera à poursuivre ces fugitifs. Les cacher ne sera donc pas payant. La seule option qui s'offrent à eux est de se rendre », a-t-il tranché.
Les trois accusés de haut rang qui, une fois arrêtés, seraient poursuivis par le Mécanisme résiduel sont Augustin Bizimana, ancien Ministre de la défense nationale du Gouvernement intérimaire, et Félicien Kabuga, ancien Président du Comité d'initiative de la Radio Télévision libre des Mille Collines et principal bailleur de fonds du Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND) et de ses milices. Protais Mpiranya commandait, quant à lui, le bataillon de la garde présidentielle.
La traque de ces fugitifs est un défi car il a lieu sur un terrain difficile, a concédé le juge Hassan Bubacar Jallow. Il a cependant assuré que les recherches restaient intenses pour le moment et que le TPIR avait conservé les preuves et les témoignages.
Demain mercredi, dans la matinée, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra un débat public sur les Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie.