À l'occasion de la 8ème année consécutive des Avocats menacés, le Barreau Pénal International se joint au rejet et à la condamnation des violations des droits de l'homme aux avocats et avocates dans le monde.
Il n'y a pas de véritable chiffre officiel pour le nombre d'avocats en danger à cause d’exercer le droit de la défense dans le monde. Cependant, chaque jour des avocats sont assassinés, menacés, arrêtés, torturés, accusés ou simplement disparus.
Parmi les pays les plus dangereux pour les défenseurs des droits humains et les garants des droits de la défense, on trouve la Chine, l'Iran, le Honduras, les Philippines, la Colombie, le Mexique, le Pakistan, le Venezuela ou l'Egypte.
Nous exprimons, une fois de plus, notre préoccupation face à la grave situation soufferte cette année, les avocats et avocates dans des pays avec des démocraties faibles ou des régimes autoritaires.
Alors que dans des pays comme le Venezuela ou l'Egypte, des détentions prolongées quotidiennes ont lieu sans décision motivée des avocats qui conseillent et représentent les défenseurs des droits humains. Ils sont soumis au harcèlement et à l'intimidation et même à l'exil.
Il y a quelques jours, nous avons appris avec consternation et dénoncé le cruel meurtre de l'avocate ukrainienne Iryna Nozdrovska, qui a fait campagne pour la défense des droits de l'homme.
Ces attaques contre les droits de l'homme et le droit à la défense ne peuvent pas rester sans contestation car elles constituent des attaques frontales contre l´État de Droit et la défense des droits des citoyens.
Nous exigeons une protection efficace de tous les avocats, leur permettant de poursuivre leurs activités légitimes et pacifiques en faveur des droits humains, sans crainte d'intimidation, de harcèlement, de représailles ou de la perte de leur propre vie.
Nous appelons les États à se conformer et assurer les Principes de base sur le rôle des avocats, adoptés lors du Huitième Congrès des Nations Unies pour la Prévention du Crime et le Traitement des Délinquants, qui s'est tenu à La Havane (Cuba) du 27 Août au 27 Septembre 1990. Dans lequel il a été préconisé que:
Les gouvernements doivent s'assurer que les avocats:
a) peuvent exercer toutes leurs fonctions professionnelles sans intimidation, sans obstacles, sans harcèlement ou sans ingérence indue.
b) peuvent voyager et communiquer librement avec leurs clients tant dans leur pays ou à l'étranger.
c) ne subissent pas ou soient exposés à des persécutions ou à des sanctions administratives, économiques ou autres, suite à des mesures adoptées conformément aux obligations, règles et normes éthiques reconnues dans leur profession.
Nous exhortons les États à maintenir la sécurité des avocats lorsque ceux-ci sont menacés par l'exercice de leurs fonctions et bénéficient d'une protection adéquate de la part des autorités.
Il n'est pas possible de maintenir l’État de Droit lorsque les professionnels chargés de l'application des lois sont menacés. Les menaces et pire encore, les assassinats de collègues dans l'exercice de leur profession devraient faire l'objet d'une enquête et être poursuivis en priorité par l'État lui-même, pour défendre le système démocratique qu'il prétend maintenir.
Le Barreau Pénal International soutient toute manifestation de la profession d'avocat qui se déroule dans n'importe quel pays, où ait lieu tout acte de protection du travail effectué par des professionnels du droit.
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Erika Torregrossa
Secrétaire Générale du BPI